LIVRE IV
CHAPITRE UNIQUE
LA LITTÉRATURE EN FORMATION[1]
Notre étude doit demeurer sans conclusion : les faits sont trop près de nous et nous ignorons trop ce qui sera demain pour qu’il nous soit permis d’arrêter en quelque sorte le compte de la littérature à l’année 1900. Nous ne saurons la valeur de ce qui est que par ce qui sera, et en viendra : et il serait bien imprudent de porter un pronostic précis sur ce que le vingtième siècle réalisera.
Mais sans prétendre juger les œuvres d’aujourd’hui ou d’hier comme fixes ou complètes, nous pouvons nous en figurer assez nettement le caractère et la direction : d’autant, que, par une heureuse rencontre, nous sommes évidemment placés à un point de partage, ou, si l’on veut, à un tournant de la littérature. Nous sentons bien que quelque chose vient de finir, et nous commençons à entrevoir plus distinctement ce qui commence.
- ↑ G. Pellissier, le Mouvement littéraire contemporain, 1901.