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Page:Lanson - Histoire de la littérature française, 1920.djvu/379

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QUATRIÈME PARTIE

LE DIX-SEPTIÈME SIÈCLE[1]


LIVRE I

LA PRÉPARATION DES CHEFS-D’ŒUVRE

CHAPITRE I

MALHERBE

Le progrès de Malherbe. Sa personnalité, étroite et vigoureuse. Tendance à l’universel ; goût de l’éloquence. — 2. Desseins et théories de Malherbe : la réforme de la langue. La réforme de la poésie. Il a sauvé l’art. Malherbe et Théophile. — 3. Raisons du succès de Malherbe. Erreur capitale de sa pratique.
1. PROGRÈS ET CARACTÈRE DE MALHERBE.

Les premiers vers de Malherbe (1575) sont d’un provincial pour qui Vauquelin est un grand homme[2]. Ses Larmes de saint Pierre

  1. À consulter : Lotheissen, Geschichte des franz. Literatur im xvii Jahrhundert, Wien, 1877-84, 4 vol. in-8.
  2. Biographie : François de Malherbe naquit à Caen en 1555 d’une famille de magistrats locaux, l’aîné de neuf enfants. Son père était protestant dès 1541 ; quatre de ses frères et sœurs furent baptisés dans l’Église réformée. Malherbe resta catholique, s’attacha au duc, d’Angoulême, fils naturel de Henri II, et le suivit en Provence comme secrétaire, en 1576. Il avait fait l’année précédente ses premiers vers, à l’occasion de la mort d’une jeune fille. Geneviève Rouxel. Il se maria en 1581 à la fille d’un président au Parlement de Provence, Madeleine de Coriolis, deux fois veuve déjà ; il en eut trois enfants, a qui il survécut. Après la mort du duc d’Angoulème (1586), Malherbe vécut en Normandie, assez gêné. Il fit imprimer en 1587 ses Larmes de saint Pierre, qu’il dédia à Henri III. Il habita de nouveau en Provence de 1595