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Page:Lanson - Histoire de la littérature française, 1920.djvu/433

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LIVRE II

LA PREMIÈRE GÉNÉRATION DES GRANDS CLASSIQUES

CHAPITRE I

LA TRAGÉDIE DE JODELLE À CORNEILLE

Continuité de l’évolution du genre tragique. — 1. La tragédie du xvie siècle ; ses caractères. Garnier et Montchrétien. Supériorité des tragédies religieuses. La Pléiade a fait des tragédies sans fonder un théâtre. — 2. Alexandre Hardy, fondateur du théâtre moderne. Médiocrité de style ; irrégularité de structure ; instinct dramatique. Établissement des règles : les trois unités, instruments de vraisemblance, en vue de l’imitation réaliste et de l’illusion. — 3. Influence italienne et espagnole. Le théâtre en 1636. Le Cid et la querelle du Cid. Avec le Cid se dégage la tragédie française : étude morale, humanité. Du Cid à Nicomède.

Il nous faut à cette heure revenir en arrière, et prendre au xvie siècle l’histoire de la tragédie française. J’en ai renvoyé jusqu’ici l’étude, parce qu’il est intéressant d’embrasser le développement de ce genre dans toute sa suite, depuis les origines jusqu’au premier chef-d’œuvre qui en fixa pour deux siècles au moins les plus essentiels caractères, il n’y a pas de genre qui présente une continuité plus sensible dans son évolution. Au reste, ce retard était sans inconvénient : avant le Cid, le théâtre français reçoit toutes les influences, sans en renvoyer aucune.