Page:Lanson - Hommes et Livres, 1895.djvu/10

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sept volumes de Sainte-Beuve : Pascal tient tout le livre III, vingt et un copieux chapitres. C’est bien, semble-t-il. Mais examinons de plus près : de ces vingt et un chapitres, onze sont consacrés aux Provinciales, trois, pas un de plus, aux Pensées. N’est-il pas évident par cette disproportion que l’écrivain règle son développement sur l’intérêt historique et biographique des matières ? Les Provinciales ont été un livre d’actualité, l’instrument et le centre d’une polémique considérable ; voilà pourquoi elles obtiennent presque quatre fois plus de place que les Pensées. Et des trois chapitres parcimonieusement mesurés à ce dernier ouvrage, deux sont consacrés aux éditions qu’on en a faites. Restent une cinquantaine de pages, en tout, qui sont données à l’étude intrinsèque de l’œuvre, où le plan seul de Pascal est recherché avec insistance : et, vraiment, ce n’est pas assez.

Une autre remarque que l’on a faite souvent sur les Lundis, nous conduirait à la même conclusion : prenez les tables de ces Lundis, et voyez combien sont rares les articles sur les grands écrivains, quelle multitude au contraire de causeries sur toutes sortes de gens dont le caractère commun est d’avoir écrit peu ou beaucoup, mais toujours en amateurs, jamais avec l’intention de créer une œuvre littéraire, femmes, magistrats, courtisans, généraux, princes, etc. Et lorsqu’il s’applique dans