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PRÉFACE

œuvre, quoiqu’ils puissent y ajouter encore des beautés imprévues, a dès maintenant une richesse et une plénitude qui la feraient paraître achevée s’ils disparaissaient demain. L’admiration universelle des lecteurs, l’affluence et le zèle ou la valeur des disciples m’ont imposé certains noms : pour quelques-uns, je l’avoue, j’ai suivi d’abord une prédilection personnelle.

On pourra s’étonner de la place où j’ai mis M. Bergson. J’ai obéi dans ce détail de structure à un sentiment de discrétion. Il serait hardi de décider que M. Bergson compte plus dans le mouvement philosophique contemporain que M. Boutroux, M. Th. Ribot, ou M. Durkheim. Mais c’est un fait, qu’en dehors du monde spécial des philosophes, les ouvrages de M. Bergson ont eu une répercussion considérable sur les idées et la sensibilité du temps présent : l’historien des mouvements intellectuels, sociaux, littéraires trouve aujourd’hui partout son influence. J’ai donc installé M. Bergson dans ma bibliographie à la place où il m’importait pour mon sujet qu’on le vît, c’est-à-dire dans mon dernier chapitre, comme une des forces spirituelles qui travaillent aujourd’hui l’esprit français.

Un supplément est joint à cette édition complète qui réunit les quatre fascicules du Manuel et l’Index. J’y ai fondu le premier supplément jadis annexé à la réimpression du premier fascicule. J’y ai réparé certaines omissions que j’ai reconnues ou qui m’ont été signalées, et j’y ai ajouté l’indication des ouvrages et articles parus depuis la première publication des divers fascicules jusqu’à la fin de 1913.

On trouvera à l’Index les noms de tous les écrivains dont j’ai donné la bibliographie dans une section distincte de l’ouvrage, et de plus ceux d’un bon nombre d’auteurs secondaires qui ont été mentionnés soit à l’occasion des premiers, soit dans les chapitres généraux.

Pour rendre tous les services qu’on peut en attendre, un Manuel du genre de celui-ci doit être tenu à jour. Mon intention est d’assurer l’apparition d’un supplément, environ tous les cinq ans.

Je serai reconnaissant à tous les éditeurs, critiques et érudits qui me faciliteront la tâche en m’envoyant leurs publications. Je m’estimerai notamment fort redevable à ceux qui m’adresseront des numéros de Revues et des tirages à part d’articles. On met encore assez facilement la main sur les livres nouveaux : mais, en dépit de tous les répertoires qui existent en France et à l’Étranger, il arrive fréquemment que des contributions à l’histoire de notre littérature, qui ont paru dans des périodiques, et qui sont parfois fort importants, n’atteignent pas ou n’atteignent que très lentement leur vrai public.