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PRÉFACE

(1re ÉDITION COMPLÈTE, 1913)




Depuis que j’enseigne aux élèves de l’École Normale et aux étudiants de la Sorbonne, j’ai souvent éprouvé que les jeunes gens qui, au sortir du Lycée, voulaient étendre et approfondir leur connaissance de la Littérature française, ne savaient où s’adresser Des Manuels, des Histoires de la Littérature, des articles de critique, ils en trouvaient tant qu’ils voulaient ; et ce n’est pas à moi de dire du mal de ces sortes d’ouvrages. Mais ils y trouvaient surtout les impressions, les jugements, les constructions de leurs auteurs, bien plus que les moyens d’aller eux-mêmes aux textes et documents, qui sont les matériaux de l’histoire littéraire et par lesquels on se fabrique une connaissance de première main.

Dans les ouvrages les plus « objectifs », on leur présentait des faits, des résultats : mais il n’était pas facile de voir d’où venaient les faits, et comment avaient été obtenus les résultats.

Nos instruments de travail sont très imparfaits, et nous n’avons, dans notre ordre d’études, que de très insuffisants répertoires de bibliographie. Le Manuel de Brunetière est excellent : mais il montre surtout les éléments dont Brunetière a bâti sa conception de l’évolution de la Littérature française. Ailleurs, on ne donne que des indications sommaires, qui ne mènent pas bien loin.

Il existe de très savants travaux, comme le Brunet, mais trop savants et trop spéciaux pour les débutants : d’ailleurs ils ne les connaissent pas et ont besoin d’apprendre à s’en servir. Ils ont besoin sans doute qu’on leur dise où ils trouveront les éditions curieuses et les livres rares ; mais il faut d’abord qu’on leur dise où sont les ouvrages communs et simplement utiles.

De grands répertoires alphabétiques, comme le Quérard, ne sont vraiment précieux qu’à ceux qui savent déjà ce dont ils ont besoin. Mais les jeunes gens ne le savent pas, et il faut qu’on leur pose les questions en leur indiquant les outils qui servent.

Voilà les raisons qui m’ont conduit à faire pendant cinq ou six