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LA PHILOSOPHIE DE FERNEY.

I. — CRITIQUE HISTORIQUE
 ET CRITIQUE RELIGIEUSE[1].

Les ouvrages d’histoire réguliers que Voltaire composa après 1756 sont, dans notre rapide étude, négligeables : ce n’est pas par eux, mais par ses multiples pamphlets que Voltaire renouvelle le contenu historique des intelligences. Il n’y a point d’époque dont il n’ait disputé, point de problème devant lequel il ait reculé.

Il a une assurance étourdissante, il jongle avec les faits et les textes. On ne finirait pas de taire le compte de ses légèretés, de ses bévues, de ses inexactitudes, de ses fantaisies. Il n’a rien de la méthode prudente, de la sévérité scrupuleuse des érudits d’aujourd’hui. Il travaille trop vite, il juge d’un coup d’œil, et tranche avec plus d’autorité que de compétence. Il est pétri de préjugés et de passions. C’est un amateur et un journaliste. Mais il est curieux, il est intelligent, il a le désir du vrai, il a l’intuition des problèmes à poser, il a le sens de la critique et de la tâche qui lui incombe. Il a vu par-

  1. Des mensonges imprimés, 1749. — Philosophie de l’histoire, 1765. — La défense de mon oncle, 1767. — Examen important de Milord Bolingbroke, 1767. — Le Pyrrhonisme de l’histoire, 1768. — Fragments historiques sur l’Inde, 1773. — La Bible enfin expliquée, 1776. — Un chrétien contre six Juifs, 1776. — Dictionnaire philosophique, art. Antiquité, Antiquité des usages, Chronologie, Histoire, Incertitude de l’histoire, Vérité, etc. — Dom Calmet, Dictionnaire de la Bible, 1722 ; Histoire de l’ancien Testament, 1737. — Larcher, Supplément à la philosophie de l’histoire, 1767 ; Réponse à la Défense de mon oncle, 1767. — Guénée, Lettres de quelques Juifs portugais, 1769.