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Page:Laperche - Au coeur de la vie.djvu/13

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« Tout concourt et tout consent. »
Baden.

Eh bien, je l’ai donné à la-Vie mon livre sur l’Angleterre. Je ne sais pas si je lui ai fait un beau cadeau mais je sais qu’il a coûté très cher à la Nature et à moi. J’ai tenu à l’achever le jour de Pâques, le jour triomphant par excellence. Le matin même, sur le plateau de mon thé, j’ai trouvé un panier en forme d’œuf, je l’ai ouvert et un petit poussin remonté à point s’en est échappé. Il tenait dans son bec une minuscule couverture jaune sur laquelle était écrit : « L’Ile Inconnue ». C’était l’envoi d’une Américaine de mes amies. Il m’a causé une joie enfantine, une joie que n’éprouveraient certes pas mes grands confrères, mais dont je n’ai aucune honte. Le poussin est là sur ma table de travail pour m’encourager à lui donner un frère. J’y pense… oh ! j’y pense.

Aussitôt le dernier mot de mon gros volume écrit, une paix soudaine s’est faite en moi. J’ai eu alors la sensation d’une onde très douce et colorée, une sensation de quelques secondes, mais vraiment divine. Le phénomène s’est produit à l’achèvement de tous mes livres. Sous cette influence, j’ai caressé mon manuscrit et à haute voix j’ai dit : « C’est bien, oui, je crois que c’est