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Page:Laperche - Eve victorieuse.djvu/11

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ÈVE VICTORIEUSE


Soyez comme l’oiseau, posé pour un instant

Sur des rameaux trop frêles, Qui sent plier la branche et qui chante pourtant,

Sachant qu’il a des ailes.
Victor Hugo.


Il n’est guère de femme du monde, en Amérique, qui n’ait un dada artistique ou une spécialité d’élégance. Les unes recherchent les bronzes, les ivoires ; les autres, les tapisseries, les étoffes anciennes. Celle-ci est renommée pour son service de table ou pour son argenterie, celle-là pour ses bijoux ou ses dentelles. Presque toutes sont des collectionneuses passionnées, qui, sans remords, viennent dépouiller le Vieux Monde de ses reliques. Le Nouveau, grâce à elles, voit son trésor d’art s’accroître avec une rapidité prodigieuse, et le vil dollar se transforme en objets rares et précieux.

Hélène Ronald, la femme d’un des futurs grands hommes des États-Unis, était considérée comme une autorité en matière de décoration et d’arrangements intérieurs. Elle se flattait elle-même de pouvoir, au besoin, refaire une fortune en mettant son goût au service des nouveaux riches.