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Page:Laperche - Ile inconnue.djvu/111

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SAINT-OLAF. 95

la bien élever ! Une autre dégonflait son cœur de la peine que lui causait la mort d’un chien et je me rendais compte de tout l’effort que représentait ces premières lettres, de la joie éprouvée à coller le timbre, avec les précieux sous qu’on aurait pu employer en friandises, et puis l’attente de la réponse, les yeux guettant le facteur, la fierté de voir son nom sur une enveloppe ! Quelle multitude d’impressions nouvelles tout cela avait provoqué. Quel bond en avant ! Cette correspondance révélait certainement un besoin de confidences que la mère ne satisfaisait pas ; mais, en même temps, elle montrait la liberté laissée à l’enfant, liberté bien faite pour aider au développement de l’initiative et de l’individualité.

Hier, en rentrant par le Common avec Edith, je fus frappée du nombre de points blancs dont il était piqué, — ■ ces points blancs étaient des bébés et des nurses.

J’en fis la remarque.

— On doit être riche à Wimbledon, ajoutai-je, car le luxe des vêtements blancs coûte cher.

— Pas aussi cher qu’en France, répondit miss Baring. Et puis, voilà, la maman anglaise a des dessous très simples, les toilettes que vous savez, ces toilettes qui vous font rire, — mais elle n’économise pas sur le blanchissage de ses enfants et de leurs bonnes. Elle pourra, en outre, vous montrer une nursery riante hygiénique, de beaux spécimens, comme nous disons. Tenez, je vais vous conduire chez une petite amie, la fille de mon ex-maîtrc de peinture, un artiste qui a eu quelque talent et qui est mort pauvre. Elle a épousé un jeune homme sans