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SAINT-OLAF.

athlètes, ses amazones à pied ne sont pas autre chose. Avec le secours de ces entraîneurs, la nature va préparant l’homme à un effort croissant. Il faut qu’il se fasse un corps plus résistant, plus agile surtout ; il y travaille inconsciemment.

Wimbledon et Wimbledon Park possèdent, naturellement, tous les champs de sport et ils leur font un décor d’une rare beauté. Hier, j’ai assisté à deux grands matches de tennis, l’un masculin, l’autre féminin. Les noms des champions et des championnes avaient attiré beaucoup de monde. On était venu de tous les environs, de Londres même. J’avais de quoi m’amuser. De loin, la foule anglaise, où les couleurs claires dominent, paraît plus brillante que la foule française ; mais quand on examine les femmes de près, on est surpris de la qualité inférieure de tout ce qui compose leurs toilettes : étoffes pauvres, méchants rubans, fleurs cruellement artificielles, plumes à bon marché, ornements de cou et de bras absolument barbares. Tout cela révèle un goût très primitif, un grand besoin de paraître. Dans les tribunes, je distinguai quelques groupes sombres… c’était les sportswomen. Oh ! ces sportswomen, les vraies, quels types curieux ! L’art inconscient qu’elles mettent à s’enlaidir, leur ignorance de tout ce qui est élégance et chiffons les rendent singulièrement originales et intéressantes. Je les regardais et elles me fascinaient ces entraîneuses dans la vie desquelles il n’y a qu’une petite balle ! — une petite balle qui leur donne, il est vrai, l’excitation de la lutte, l’espoir et la sensation de la victoire. Des robes courtes, des jaquettes sacs,

des blouses de coton ou de flanelle, des canotiers,

7.