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Page:Laperche - Ile inconnue.djvu/215

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LONDRES.

s’affaissent, les pas s’alourdissent, les vêtements n’ont plus ni forme ni couleur, et tout se confond dans une ombre mortelle. Elles sont ainsi maintenant nos métropoles ; mais sous l’action de l’être des êtres, la zone lumineuse ira s’élargissant de plus en plus et un jour, elle arrivera chaude et vivifiante jusqu’aux extrémités. J’en ai la conviction. Le progrès le veut ainsi.

Londres.

Une semaine à peine que je suis à Londres et, grâce à cette hospitalité que je ne cesserai de vanter, me voici entrée dans le mouvement de sa vie mondaine, j’ai été ramassée et portée par son flot pour ainsi dire.

Le matin, je me promène à pied ou en voiture. L’après-midi, visites, le Parc, quelque five o’clock et pour terminer un bridge. Je dîne à l’hôtel où le spectacle est toujours varié et intéressant. Je reste plus ou moins longtemps au salon, selon le monde qui s’y trouve, puis, je rentre chez moi où je noircis quelques feuilles de papier. Quand je m’allonge dans mon excellent lit, bien éclairé pour la lecture, j’ai la conscience de n’avoir pas tout à fait perdu ma journée. Franchement, je n’aurais aucune objection à ce qu& ce train-train continuât toujours.

L’hôtel Claridge est admirablement situé, en plein Mayfair, dans une véritable île de silence et de tranquillité, mais à deux pas de Régent Street, de Piccadilly et de Hyde Park.

Le quartier aristocratique du West End n’a rien