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L'ILE INCONNUE.

ment faux et qui témoignent d’une ignorance mutuelle chez ces mauvais voisins.

La famille ! le home ! C’est dans ces deux choses sacrées que se manifeste le mieux la diversité de l’àme, du sexe et de la destinée des races saxonne et latine.

Les Anglo-Saxons ont à un très haut degré l’amour de l’espèce. Pour Tamélioration de l’espèce, ils n’épargnent rien. Ils soignent particulièrement les petits et font pour eux des sacrifices réels. Les mères les nourrissent quand elles le peuvent et elles surveillent de près leur éducation première, — toujours par devoir instinctif envers l’espèce. — Dans la classe moyenne on vit à la campagne, dans la banlieue afin que les enfants aient suffisamment d’air et d’espace. On se prive de luxe pour leur donner des bicyclettes, des ponies, des instruments de sport, tout ce qui peut aider à leur développement physique. On ne néglige rien pour qu’ils ne se trouvent pas dans un état d’infériorité. On les élève pour la vie, pour la lutte, et ce but exige une sévérité, une discipline morale que nous prenons à tort pour de l’indifférence.

De ce côté-ci de la Manche, toutes les lignes de démarcation sont plus distinctes, plus larges, et l’esprit hiérarchique domine même dans la famille. La mère devient rarement l’amie de ses enfants, elle ne recevrait pas certaines confidences, elle n’aborderait pas certains sujets, par crainte qu’ils ne la missent sur un pied d’égalité avec eux. Dans leur vie, comme à la table familiale, elle occupe le siège ie plus élevé. Entre parents et enfants les sentiments