Madame Baring m’inspire une admiration croissante. A Monte-Carlo, elle m’aait donné l’impression d’une femme bien élexée, très distinguée, mais d’un esprit moyen. Ici, dans celte maison, où je vois son œuvre, oîi je sens son influence, elle m’apparaît tout autre. Ce n’est pas la matrone britannique, un type horripilant s’il en fut, c’est la mère anglaise doublée d’une lady.
Son mari, un cadet de famille avec des goûts coûteux, des goûts d’aîné, pourrait-on dire, avait essayé de s’enrichir sur le turf et n’y avait point réussi. Après sa mort, se trouvant à demi ruinée, elle vint vivre modestement à Wimbledon avec ses trois enfants. Des circonstances particulières lui permirent d’acheter Saint-Olaf pour un prix dérisoire. Elle l’a reconstruit en partie, en a fait la demeure charmante qu’il est aujourd’hui. A force d’économie, en s’oubliant constamment elle-même, elle est parvenue à donner à ses deux fils et à sa fille une éducation en rapport avec leur naissance. Elle a mené sa petite barque d’un coup de rame habile, ferme et régulier. Sa voix ne s’élève jamais, sa robe est sans frou-frou, son pas léger glisse sans bruit et cependant elle remplit la maison tout entière, c’est elle qu’on cherche dans chaque pièce. On sent intuitivement qu’elle est une force.
Si le chignon de mademoiselle John Bull estcaractéristique, la « cap » de madame John Bull l’est davantage encore. On appelle « cap », en anglais, ce