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Page:Laperche - Ile inconnue.djvu/563

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adieu à Pierre de Coulevain. Pauvre Pierre de Coulevain ! Elle entrait cependant pour bien peu de chose dans ce mouvement !

Gladys et Jack échangèrent jusqu’à la dernière minute de joyeuses taquineries. Ils doivent se retrouver en Ecosse dans une quinzaine de jours et là, j’en suis sûre, s’achèvera le roman commencé cet hiver à Montréal. Que Dieu les bénisse !

J’ai ouvertement engagé M. Beaumont à venir voir son oncle à Loftshall. Ce brave Rodney a cordialement appuyé la suggestion. Edith, saisie et troublée, s’est mise à ranger énergiquement les petits bagages. Elle m’aurait volontiers battue, je le devinais, mais je n’en avais cure. Au moment où le train s’ébranlait, je vis les yeux clairs et graves de Philippe Beaumont se fixer sur mon amie, et il me sembla qu’ils lui disaient : au revoir.

Nous fûmes seuls pendant tout le trajet. Miss Baring parut s’absorber dans la lecture d’un magazine. Elle s’abandonnait plutôt, j’en suis sûre, à la douceur du sentiment si longtemps refoulé, victorieux enfin. Je fis de mon mieux pour protéger sa méditation.

Les fiancés ne tardèrent pas à parler canotage. La flottille de Rodney a déjà été transportée, cela va sans dire, de la Tamise sur l’Avon.

Jack et moi nous fûmes laissés l’un à l’autre. Je mis la conversation sur le Canada, mais elle oscilla tout le temps et d’une manière amusante, des plaines de l’Alaska à miss Reynold, de miss Reynold aux plaines de l’Alaska. Pauvre garçon ! comme Je l’ai tourmente !

Nous prîmes le thé à Bath, puis nous montâmes