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VI

BAGNOLES-DE-L’ORNE


Bagnoles-de-l’Orne, Grand Hôtel.

Ah ! je le savais bien qu’elle aurait un épilogue, ma douloureuse aventure ! Si le théâtre est, comme me le disait un jour un auteur dramatique, l’art des préparations, la vie en est la science. Nous n’étudions pas d’assez près l’enchaînement des circonstances, la progression admirable qui conduit aux événements décisifs. Cette confidence que j’ai faite à sir William m’avait préparée à mon insu à ce qui m’attendait ici.

Je suis arrivée à Bagnoles par le dernier train. Au sortir de mon compartiment, je me trouvai dans un décor d’une beauté irréelle, avec des profondeurs de grande forêt, un lac endormi, une église sur une hauteur, des maisons éparses, des routes blanches, le tout divinement éclairé par la chaude lumière d’une lune d’été. Le directeur et sa femme m’attendaient à la