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III

PARIS


Paris, hôtel de Gastiglione.

A la gare, pas de famille, pas de serviteurs, le petit omnibus jaune de la Compagnie Lyon-Méditerranée, puis l’hôtel ; la demeure de tout le monde, une chambre qui était hier celle d’un autre. Chère chambre ! Je voudrais pouvoir la garder,’la fermer. N’importe, je la referai bientôt mienne. C’est curieux, elle a beau être occupée par des étrangers pendant plusieurs mois, aussitôt que j’y rentre, elle me redevient familière, il me semble que j’y retrouve de ma vie : j’y ai ruminé tant de pensées, tant de souvenirs, tant médité… Est-ce que tout cela ne laisse pas de traces ? La table me sollicite au travail comme si elle était une table de médium. Nulle part mon cerveau n’est aussi actif, nulle part je ne sens l’inspiration aussi vivante. C’était là sans doute que je devais accom-