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vi
NOTICE SUR LE GÉNÉRAL MARQUIS DE LAPLACE.

» brasser et te donner ma bénédiction. J’espère que tu te feras honneur dans la noble carrière que tu vas parcourir.

» Tu seras ma consolation et celle de ta mère. Je prie Dieu qu’il veille sur tes jours. Aie-le toujours présent à ta pensée, ainsi que ton père et ta mère. Songe que de toi dépend principalement notre bonheur.

» Malheureusement, retenu à Paris par mes fonctions, je ne puis te témoigner que par écrit combien je t’aime et combien je désire que tu te distingues en servant utilement ton pays. »


Sous tous les rapports, les vœux du grand Astronome furent exaucés, et lorsque, à sa mort, son fils lui succédait à la Chambre des Pairs, en 1827, il était déjà parvenu au grade de colonel dans l’arme de l’artillerie.

Après avoir exercé divers commandements, et notamment à l’École de la Fère et à Vincennes, il fut nommé Général de division en 1843. À partir de cette époque, soit par les inspections générales dont il était chargé chaque année, soit par sa coopération active aux travaux du Comité d’Artillerie, dont il était Membre, il contribua avec une ardeur patriotique et convaincue à toutes les améliorations qui ont successivement transformé le matériel de l’artillerie, l’armement de nos places fortes et la défense de nos côtes.

Jusqu’à la fin de sa carrière, le Général de Laplace a consacré sa vie au culte de la mémoire de son glorieux père, aux soins qu’il rendait à sa mère, parvenue aux dernières limites de l’âge avec toute la vivacité de son rare esprit et toutes les bienveillances de son cœur généreux, à l’armée enfin, à laquelle, au milieu des troubles politiques, il se rattachait toujours en serviteur fidèle et dévoué.

À la Chambre des Pairs et au Sénat, si son rang dans l’armée l’appelait souvent à prendre part à la discussion des projets ayant trait à la constitution militaire de la France ou à l’organisation de nos troupes, son nom le signalait naturellement, dès qu’il s’agissait de questions de nature à intéresser les Sciences.