Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 1.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


TRAITÉ


DE


MÉCANIQUE CÉLESTE






Newton publia, vers la fin du dernier siècle, la découverte de la pesanteur universelle. Depuis cette époque, les Géomètres sont parvenus à ramener à cette grande loi de la nature tous les phénomènes connus du Système du monde, et à donner ainsi aux théories et aux Tables astronomiques une précision inespérée. Je me propose de présenter sous un même point de vue ces théories éparses dans un grand nombre d’ouvrages, et dont l’ensemble, embrassant tous les résultats de la gravitation universelle sur l’équilibre et sur les mouvements des corps solides et fluides qui composent le système solaire et les systèmes semblables répandus dans l’immensité des cieux, forme la Mécanique céleste. L’Astronomie, considérée de la manière la plus générale, est un grand problème de Mécanique, dont les éléments des mouvements célestes sont les arbitraires : sa solution dépend à la fois de l’exactitude des observations et de la perfection de l’Analyse, et il importe extrêmement d’en bannir tout empirisme et de la réduire à n’emprunter de l’observation que les données indispensables. C’est à remplir, autant qu’il m’a été possible, un objet aussi intéressant, que cet Ouvrage est destiné. Je désire qu’en considération de l’importance et des difficultés de la matière, les Géomètres et les Astronomes le reçoivent avec in-