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Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 10.djvu/196

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différences ; or cette hypothèse est au moins très précaire et ne doit être admise qu’aprës un grand nombre d’expériences. Un moyen facile de s’en assurer est d’observer si les quantités de glace fondue par les corps, en se refroidissant de ou sont dans le même rapport que lorsque leur refroidissement n’est que de ou c’est un objet que nous nous proposons d’examiner dans un autre Mémoire.

Tous les corps sur la Terre, et cette planète elle-même, sont pénétrés d’une grande quantité de chaleur dont il nous est impossible de les priver entièrement, à quelque degré que nous abaissions leur température. Le zéro du thermomètre indique conséquemment une chaleur considérable, et il est intéressant de connaître en degrés du thermomètre cette chaleur commune au système entier des corps terrestres. Ce problème se réduit à déterminer le rapport de la quantité absolue de chaleur renfermée dans un corps dont la température est zéro à l’accroissement de chaleur qui élève d’un degré sa température. Le simple mélange des substances ne peut nous faire découvrir ce rapport, parce que, les corps ne s’échauffant mutuellement qu’en vertu de leur excès de température, celle qui leur est commune doit rester inconnue, de même que le mouvement général qui nous transporte dans l’espace est insensible dans les mouvements que les corps se communiquent à la surface de la Terre. La chaleur qui se dégage dans les combinaisons n’étant pas l’effet d’une inégalité de température dans les substances que l’on combine, elle pourrait peut-être nous conduire au rapport que nous cherchons ; voyons donc quel parti on peut tirer de ces phénomènes.

Soit le rapport de la chaleur contenue dans l’eau à zéro à celle qui peut élever d’un degré sa température ; exprimera le nombre des degrés du thermomètre qui représente la chaleur de l’eau à zéro, et puisque de chaleur d’une livre d’eau peuvent fondre une livre de glace, la chaleur entière contenue dans une livre d’eau à zéro en pourra fondre cela posé :

Considérons deux substances quelconques réduites à zéro de tem-