de glace, et que la formation d’une once d’air fixe en peut fondre
C’est avec la plus grande circonspection que nous présentons ces résultats sur les quantités de chaleur que dégage l’altération d’une once d’air pur par la combustion du charbon. Nous n’avons pu faire qu’une expérience sur la chaleur dégagée dans cette combustion, et quoiqu’elle ait été faite dans des circonstances assez favorables, cependant nous ne serons bien assurés de son exactitude qu’après l’avoir répétée plusieurs fois. Nous l’avons déjà dit, et nous ne pouvons trop insister sur cet objet : c’est moins le résultat de nos expériences que la méthode dont nous nous sommes servis que nous présentons aux physiciens, en les invitant, si cette méthode parait avoir quelque avantage, à vérifier ces expériences que nous nous proposons nous-même de répéter avec le plus grand soin.
En brûlant du phosphore dans l’appareil précédent dont la cloche était remplie d’air pur, nous avons observé que grains de phosphore ont absorbé, dans leur combustion, d’air pur, et, comme le résultat de cette combustion est de l’acide phosphorique, on doit en conclure que, dans la formation de cet acide, partie environ, ou plus exactement partie d’air pur se combine avec partie de phosphore, ce qui s’accorde avec le résultat que M. Lavoisier a trouvé le premier ( Mémoires de l’Académie, année 1777, p. 69) et que M. Berthollet a depuis confirmé par la méthode des combinaisons chimiques.
Il suit de là qu’une once de phosphore, en brûlant, absorbe d’air pur ; or on a vu précédemment qu’elle peut fondre livres onces grains de glace ; ainsi, une once d’air pur, en s’absorbant dans le phosphore, peut fondre de glace ; mais la même quantité d’air, en devenant air fixe par la combustion du charbon, en peut fondre onces d’où l’on tire ce résultat assez remarquable, savoir : que la chaleur dégagée par l’air pur, lorsqu’il est absorbé pitr le phosphore, est à peu prés plus grande que lorsqu’il est changé en air fixe.
