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MÉMOIRE
SUR
LES VARIATIONS SÉCULAIRES
DES
ORBITES DES PLANÈTES.




Mémoires de l’Académie royale des Sciences de Paris, année 1787 ; 1789.
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I.

Les éléments des orbites des planètes éprouvent, en vertu de l’action mutuelle de ces corps, des variations qui, en se développant avec une extrême lenteur, deviennent, par la suite des temps, très considérables. Déjà les observations les ont fait connaître ; mais elles n’ont pu encore en fixer la valeur, parce que les observations anciennes sont trop imparfaites et les observations faites avec précision ne remontent guère au delà d’un siècle. La théorie de la pesanteur a répandu un grand jour sur cet objet important du système du monde ; elle nous a fait connaître la cause et les lois de ces variations, et maintenant elle ne laisse plus à désirer qu’une détermination exacte des masses des planètes qui n’ont point de satellites. C’est une connaissance que l’on ne peut attendre que du temps qui, en rendant très sensibles les variations séculaires des orbites, fournira les données les plus précises pour y parvenir. Alors on pourra remonter par la pensée aux changements successifs qu’a éprouvés le système solaire et prévoir tous ceux que la suite des siècles doit présenter aux observateurs. Mais, ne