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MÉMOIRE
SUR LES
MOUVEMENTS DES CORPS CÉLESTES
AUTOUR
DE LEURS CENTRES DE GRAVITÉ [1].




Mémoires de l’Institut national des Sciences et Arts, pour l’an IV de la République,
Tome 1er ; thermidor an VI.
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Je me propose de donner, dans ce Mémoire, une théorie complète des mouvements des corps célestes autour de leurs centres de gravité. Le plus remarquable de tous ces mouvements est celui de la Terre, d’où résulte la précession des équinoxes. C’est par la durée de la rotation de cette planète que les astronomes mesurent le temps ; c’est à ses pôles et à son équateur qu’ils rapportent la position des astres ; il importe donc de connaître exactement leurs variations périodiques et séculaires. J’ai pensé que, malgré les profondes recherches des géomètres sur cet objet, il pouvait être utile encore de le considérer de nouveau, en discutant avec un soin particulier toutes ces variations. Je ne m’occupe ici des mouvements des centres de gravité que pour donner une équation de condition assez remarquable, qui a lieu dans ces mouvements, et qui est un développement de l’équation aux différences partielles, sur laquelle j’ai fondé ailleurs la théorie de la figure des planètes. Je passe ensuite à la considération des mouvements d’un corps autour de son centre de gravité, et, pour cela, je fais usage des équations différentielles données par Euler dans le troisième Volume de sa Mécanique ; elles me paraissent être les plus commodes et les plus simples que l’on puisse employer dans cette recherche. Pour les

  1. Lu le 1er pluviôse an IV, et déposé au Secrétariat de l’Institut le 16 nivôse an V.