Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 12.djvu/200

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Dans l’hypothèse de l’homogénéité de la Terre, et l’équation précédente donne à peu près cette valeur est trop éloignée de satisfaire aux phénomènes des marées pour pouvoir être admise ; ainsi l’on doit rejeter l’hypothèse de la Terre homogène.

Les observations du pendule donnent à peu près ; elles s’accordent donc, aussi bien qu’on peut le désirer, avec le phénomène de la précession des équinoxes et avec ceux des marées. Les variations observées dans les degrés des méridiens ne semblent pas pouvoir se concilier avec cette valeur de ni même avec l’hypothèse de l’ellipticité de la Terre ; mais j’ai remarqué ailleurs que cela dépend de termes peu sensibles dans les expressions de la pesanteur et de la parallaxe, et qui sont entièrement insensibles dans les phénomènes de la précession et de la nutation de l’axe terrestre.

Le terme des expressions de de en y faisant devient étant égal à et étant, par ce qui précède, égal à Ce terme représente la nutation observée par Bradley, et que ce grand astronome a fixée par ses observations à Maskelyne, par une discussion nouvelle de ces mêmes observations, l’a portée à et il me paraît nécessaire, d’après les phénomènes des marées, de l’augmenter encore d’une demi-seconde. L’étendue observée de la nutation peut servir à déterminer la valeur de ainsi, dans les deux suppositions de et de dont la différence est très sensible sur les phénomènes des marées, comme je l’ai fait voir dans les Mémoires de l’Académie des Sciences pour l’année 1790 [1], les coefficients de la nutation ne diffèrent pas entre eux d’une demi-seconde, d’où il suit que la valeur de est beaucoup mieux déterminée par les phénomènes des marées que par celui de la nutation.

Si la Terre est homogène, on a, par ce qui précède, et le coefficient de la nutation se réduit à à peu près ; il est incontestablement plus grand par les observations : ainsi le phénomène de la

  1. Voir plus haut.