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Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 12.djvu/219

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étoiles. C’est ainsi que les mouvements de la Lune, par rapport au Soleil, à son apogée et à ses nœuds, sont donnés directement par les éclipses. On ne peut donc trop recommander ce genre d’observations aux astronomes.

Lorsque la cause de l’équation séculaire de la Lune était inconnue, on avait imaginé diverses hypothèses pour l’expliquer. Le plus grand nombre l’attribuait à la résistance de l’éther ; la transmission successive de la gravité me paraissait offrir une explication plus naturelle de ce phénomène ; mais alors on n’avait reconnu par les observations que l’accélération du moyen mouvement de la Lune. Maintenant que le ralentissement des mouvements de son apogée et de ses nœuds est bien constaté par les observations anciennes et modernes, il faut que la même cause explique à la fois et ce ralentissement et l’accélération du mouvement lunaire ; or on verra ci-après que la résistance de l’éther accélère le moyen mouvement de la Lune, sans altérer ceux de son nœud et de son apogée ; la même analyse conduit au même résultat, relativement à la transmission successive de la gravité. L’équation séculaire de la Lune n’est donc point l’effet de ces deux causes ; et, quand même sa cause serait encore inconnue, cela seul suffirait pour les exclure. C’est ainsi que les phénomènes, en se développant, nous éclairent sur leurs véritables causes. Les trois équations séculaires des moyens mouvements de la Lune, de son apogée et de ses nœuds, satisfaisant exactement aux observations, il en résulte que la résistance de l’éther et la transmission successive de la gravité n’ont produit jusqu’ici aucune altération sensible dans les mouvements des corps célestes, car si elles avaient quelque influence sur l’équation séculaire du moyen mouvement de la Lune, elles la rapprocheraient de l’équation séculaire du mouvement de son apogée, et l’éloigneraient de celle du mouvement des nœuds ; en sorte que ces trois équations ne seraient point dans le rapport constant des nombres et rapport que donne la loi de la pesanteur, et que les observations confirment.