on vient de le dire, de pour les marées syzygies comparées aux marées quadratures, j’ai trouvé que l’intervalle de s’élevait à ce qui se rapproche autant qu’on peut le désirer du résultat moyen donné par les hauteurs des marées et met hors de doute l’influence de la cause dont je viens de parler. C’est en prenant un milieu entre ces divers résultats que j’ai fixé à l’intervalle dont le maximum de la marée à Brest suit la syzygie, et dont le minimum de la marée suit la quadrature. Il en résulte que, dans ce port, le flux solaire suit le passage du Soleil au méridien, de et que le flux lunaire suit le passage de la Lune au méridien, de ainsi, sous ce rapport, les heures des marées à Brest sont les mêmes qu’à l’extrémité d’un canal qui communiquerait avec la mer, en concevant que, à son embouchure, les marées partielles ont lieu à l’instant du passage des astres au méridien, et qu’elles emploient à parvenir à son extrémité supposée de plus orientale que son embouchure. En général, l’observation et la théorie m’ont conduit à envisager chacun de nos ports de France, relativement aux marées, comme l’extrémité d’un canal à l’embouchure duquel les marées partielles ont lieu au moment du passage des astres au méridien et emploient un intervalle d’environ un jour et demi à parvenir à son extrémité supposée plus orientale que son embouchure d’une quantité très variable d’un port à l’autre.
On peut observer que la différence dans les rapports des marées à la position des astres qui les produisent ne change point les phénomènes du flux et du reflux ; pour un système d’astres mus uniformément dans le plan de l’équateur, elle ne fait que reculer d’environ les phénomènes calculés dans l’hypothèse où les flux partiels suivraient, du même intervalle, le passage de leurs astres respectifs au méridien.
Le retard des phénomènes des marées sur les phases de la Lune a été indiqué par Pline le naturaliste. Plusieurs philosophes l’ont attribué au temps que l’action lunaire emploie, suivant eux, à se transmettre à la terre ; mais cette hypothèse ne peut subsister avec