d’hiver, la marée du matin à Brest est d’environ 7 pouces plus grande que celle du soir ; elle est plus petite de la même quantité dans les syzygies des solstices d’été. En général, les marées de la seconde espèce sont peu considérables dans nos ports. Leur grandeur est une arbitraire dépendante des circonstances locales qui peuvent les augmenter et diminuer en même temps les marées de la première espèce, jusqu’à les rendre insensibles. Imaginons, en effet, un large canal communiquant par ses deux extrémités avec l’Océan ; la marée dans un port situé sur la rive de ce canal sera le résultat des ondulations transmises par ses deux embouchures. Or il peut arriver que, à raison de la situation du port, les ondulations de la première espèce y parviennent de chaque côté dans des temps différents, en sorte que le maximum des unes réponde au minimum des autres ; et si l’on suppose d’ailleurs qu’elles sont égales entre elles, il est visible que, en vertu de ces ondulations, il n’y aura point de flux et de reflux dans le port ; mais il y en aura en vertu des ondulations de la seconde espèce qui, ayant une période deux fois plus longue que celle des ondulations de la première espèce, ne se correspondront point de manière que le maximum de celles qui viennent d’un côté coïncide avec le minimum de celles qui viennent de l’autre côté. La marée dans le port sera donc formée de ces ondulations. Ainsi, dans ce cas, il n’y aura point de flux et de reflux lorsque le Soleil et la Lune seront dans l’équateur ; mais la marée deviendra sensible lorsque la Lune s’éloignera de ce plan, et alors il n’y aura qu’un flux et un reflux par jour lunaire, de manière que si le flux arrive au coucher de la Lune, le reflux arrivera à son lever. Ces phénomènes singuliers ont été observés à Batsha, port du royaume de l’unking, et dans quelques autres lieux. Il est vraisemblable que des observations faites dans les différents ports de la Terre offriraient toutes les variétés intermédiaires entre les marées de Batsha et celles de nos ports.
Considérons enfin les marées de la troisième espèce, dont les périodes sont fort longues et indépendantes du mouvement de rotation de la Terre. Si les durées de ces périodes étaient infinies, ces