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sur l’action capillaire[1].

Journal de Physique, t. LXIII ; 1806.
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En considérant sous un nouveau point de vue la théorie de l’action capillaire, je suis parvenu non seulement à la simplifier mais encore à généraliser les résultats auxquels j’avais été précédemment conduit par l’analyse. Je n’avais déterminé l’élévation ou la dépression des fluides que dans les espaces capillaires de révolution et entre des plans ; je vais la déterminer ici, quels que soient ces espaces et la nature des parois qui les renferment, en supposant même dans ces espaces un nombre quelconque de fluides placés les uns au-dessus des autres, et j’en conclurai l’accroissement et la diminution de poids que les corps plongés dans les fluides éprouvent par l’action capillaire. La combinaison de ces résultats avec ceux que j’ai trouvés par l’analyse m’a donné l’expression exacte des affinités des différents corps avec les fluides, au moyen des expériences faites sur la résistance que les disques des diverses substances, appliqués à la surface des fluides, opposent à leur séparation. J’ose croire que cela pourra répandre un grand jour sur la théorie des affinités ; car ce que j’avance est fondé sur des raisonnements géométriques, et non sur des considérations vagues et précaires qu’il faut bannir sévèrement de la philosophie naturelle, à moins qu’on ne les présente, ainsi que Newton l’a fait dans son Optique, comme de simples conjectures propres à guider dans des recherches

  1. M. le professeur de Physique de l’École Polytechnique fait dans son Cours toutes les expériences sur l’action capillaire, qu’il est indispensable de connaître pour entendre la théorie exposée par M. Laplace, et montre l’accord de cette théorie avec tous les faits qui ont été observés jusqu’à présent.