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Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 14.djvu/294

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mémoire
sur
la double réfraction de la lumière
dans les cristaux diaphanes[1].

Bulletin de la Société philomathique, t. I ; 1808.
Séparateur

La lumière, en passant de l’air dans un milieu diaphane non cristallisé, se réfracte de manière que les sinus de réfraction et d’incidence sont constamment dans le même rapport ; mais lorsqu’elle traverse la plupart des cristaux diaphanes, elle présente un singulier phénomène, qui fut d’abord observé dans le cristal d’Islande, où il est très sensible.

Un rayon lumineux, qui tombe perpendiculairement sur une des faces naturelles de ce cristal, se divise en deux parties : l’une traverse le cristal sans changer de direction ; l’autre s’en écarte dans un plan parallèle au plan mené perpendiculairement à la face, par l’axe du cristal, c’est-à-dire par la ligne qui joint les sommets de ses deux angles solides obtus. Cette division du rayon généralement lieu relativement à une face quelconque naturelle ou artificielle, et quel que soit l’angle d’incidence : une partie suit la loi de la réfraction ordinaire ; l’autre partie suit une loi de réfraction extraordinaire reconnue par Huygens et qui, considérée comme un résultat de l’expérience, peut être mise au rang des plus belles découvertes de ce rare génie.

  1. Voir le développement de ce Mémoire dans les Œuvres de Laplace, T. XII, p. 267.