Nous Commissaires nommés par l’Académie, MM. d’Alembert, Borda, Bézout, Vandermonde et moi, avons examiné un Ouvrage de M. du Séjour qui a pour titre : Essai sur les phénomènes relatifs aux disparitions périodiques de l’anneau de Saturne. Pour donner une idée juste de cet Ouvrage, il ne sera pas inutile d’exposer, en peu de mots, ce qu’on avait déjà l’ait et ce qu’on pouvait désirer sur cet objet intéressant.
L’anneau de Saturne fut, pour la première fois, aperçu par Galilée au commencement du dernier siècle. Cet astronome, ayant perfectionné les lunettes qu’un heureux hasard venait de faire découvrir, observa, aux extrémités de Saturne, deux points lumineux qu’il prit pour des satellites adhérents à la planète ; mais il fut très surpris, ans après, de ne les plus retrouver. Un phénomène aussi remarquable fixa l’attention des astronomes et les étonna par les variétés singulières qu’ils y aperçurent et par la bizarrerie des formes sous lesquelles Saturne s’offrait à leurs regards. La figure, la grandeur et la vivacité de la lumière des deux anses dont cette planète leur semblait accompagnée, assujetties à des changements considérables, ne laissaient entrevoir aucune loi qui put servir à faire connaître la nature de ces corps ;
- ↑ Extrait des registres de l’Académie royale des Sciences, du 6 septembre 1771.
