Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 14.djvu/94

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septième séance.
sur la géométrie élémentaire ; notions sur la limite ;
principes de la trigonométrie rectiligne et de la trigonométrie sphérique.

Pour bien connaître les propriétés des corps on a d’abord fait abstraction de leurs propriétés particulières, et l’on n’a vu en eux qu’une étendue figurée, mobile et impénétrable. On a fait encore abstraction de ces deux dernières propriétés générales, en considérant l’étendue simplement comme figurée. Les nombreux rapports qu’elle présente sous ce point de vue sont l’objet de la Géométrie. Enfin, par une abstraction encore plus grande, on n’a envisagé dans l’étendue qu’une quantité susceptible d’accroissement et de diminution ; c’est l’objet de la Science des grandeurs en général, ou de l’Arithmétique universelle, dont nous nous sommes occupés dans les leçons précédentes. Ensuite on a restitué successivement aux corps les propriétés dont on les avait dépouillés ; l’observation et l’expérience en ont fait connaître de nouvelles ; et l’on a déterminé les nouveaux rapports qui naissaient de ces additions successives, en s’aidant toujours des rapports précédemment découverts ; ainsi la Mécanique, l’Astronomie, l’Optique, et généralement toutes les sciences qui s’appuient à la fois sur l’observation et le calcul, ont été créées et perfectionnées. Vous voyez par là que ces sciences diverses s’enchaînent les unes aux autres, et qu’elles ont une source commune dans la Science des grandeurs, dont l’utile influence s’étend sur toute la Philosophie naturelle. Cette méthode de décomposer les objets, et de les recomposer pour en saisir parfaitement les rapports, se nomme Analyse. L’esprit humain lui est redevable de tout ce qu’il sait avec précision sur la nature des choses.