Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 2.djvu/274

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étant le moyen mouvement de la Lune ; le terme précédent devient ainsi

De là il est facile de conclure que, dans les syzygies des équinoxes, où à fort peu près, le terme dépendant de ne fait que changer dans les expressions de et en et que dans les solstices, où se change en en sorte que la différence des valeurs de dans ces deux cas peut servir à déterminer

23. Comparons les formules précédentes aux observations. Au commencement de ce siècle, et sur l’invitation de l’Académie des Sciences, on fit dans nos ports un grand nombre d’observations du flux et du reflux de la mer ; elles furent continuées chaque jour à Brest, pendant six années consécutives, et, quoiqu’elles laissent à désirer encore, elles forment, par leur nombre et par la grandeur et la régularité des marées dans ce port, le recueil le plus complet et le plus utile que nous ayons en ce genre. C’est aux observations de ce recueil que nous allons comparer nos formules. Ces observations étant compliquées de beaucoup de circonstances étrangères à l’action du Soleil et de la Lune, il faut en considérer un grand nombre, afin que, les effets des causes passagères venant à se détruire mutuellement, leur ensemble ne présente que l’effet des causes régulières ; il faut de plus, par une combinaison avantageuse des observations, faire ressortir les phénomènes que l’on veut connaître. C’est ainsi que, dans la vue de déterminer l’effet de la déclinaison des astres, nous avons considéré à la fois deux syzygies consécutives, dont l’ensemble est indépendant à peu près de la variation de la distance de la Lune à la Terre. Pour comparer sur ce point les observations à la théorie, j’ai pris dans le recueil cité vingt-quatre syzygies vers les équinoxes et vingt-quatre syzygies vers les solstices, en considérant toujours deux syzygies consécutives.