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Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 5.djvu/118

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on l’a vu, réciproque à cette fonction de la température, son volume est proportionnel à cette fonction, et par conséquent à la densité du calorique de l’espace ; la température est alors représentée par ce volume, et ses variations sont représentées par les variations du volume d’un gaz soumis à une pression constante. Le thermomètre d’air devient ainsi le vrai thermomètre qui doit servir de module aux autres, du moins dans les limites de pression et de densité où ce fluide obéit très-sensiblement aux lois générales des fluides élastiques.

Un corps en équilibre de température dans un espace et transporté dans un autre espace où la densité du calorique est la même y conservera la même température. Si le nouvel espace à une densité différente de calorique, la température du corps changera jusqu’à ce que le calorique qu’il rayonne soit égal au calorique qu’il absorbe. En général, la température d’un corps est la densité du calorique de l’espace où cette égalité a lieu.

Suivant les expériences de M. Gay-Lussac, si l’on prend pour unité le volume d’un gaz à zéro de température ou à la température de la glace fondante, ce volume devient à la température de degrés ou à la température de l’eau bouillante sous la pression barométrique La densité du calorique de l’espace, à zéro de température, est donc représentée par ou par

Chaque molécule d’un corps est soumise à l’action de ces trois forces : 1o l’attraction des molécules environnantes ; 2o l’attraction du calorique des mêmes molécules, plus leur attraction sur son calorique ; 3o la répulsion de son calorique par le calorique de ces molécules. Les deux premières forces tendent à rapprocher les molécules entre elles ; la troisième tend à les écarter. Les trois états, solide, liquide et gazeux, dépendent de l’efficacité respective de ces forces. Dans l’état solide, la première force est la plus grande ; l’influence de la figure des molécules est très-considérable et elles sont unies dans le sens de leur plus grande attraction. L’accroissement du calorique diminue cette influence en dilatant les corps, et, lorsque cet accroissement devient tel que cette