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LIVRE XVI.

CHAPITRE VII.
des satellites de saturne et d’uranus.

9. Huygens découvrit, en 1655, le sixième des satellites de Saturne. Quelques années après, Dominique Cassini découvrit successivement le troisième, le quatrième, le cinquième et le septième. Enfin Herschel découvrit, en 1789, le premier et le second. On a déterminé les moyens mouvements de ces astres et leurs distances moyennes au centre de Saturne, et l’on a reconnu, entre les cubes de ces distances et les carrés des temps des révolutions, le beau rapport que Kepler avait trouvé entre les mêmes quantités relatives aux planètes. Mais comme on n’a pas à l’égard de ces astres le secours des observations de leurs éclipses, on est loin de connaître toutes les inégalités de leurs mouvements ; seulement on a reconnu que l’orbe du sixième satellite est elliptique. M. Bessel, dans le Journal de Gotha pour l’année 1811, a trouvé son excentricité égale à Tous ces corps ont paru se mouvoir dans le plan de l’anneau, à l’exception du sixième et principalement du septième. Jacques Cassini a observé que l’orbite du septième s’écarte très-sensiblement de ce plan. Il a publié, dans les Mémoires de l’Académie des Sciences pour l’année 1714, ses observations, d’après lesquelles il a estimé que cette orbite est inclinée au plan de l’anneau d’environ à degrés sexagésimaux, et que ses nœuds avec l’écliptique s’écartent vers l’Occident de degrés des nœuds de l’anneau. Il a terminé son Mémoire par le passage suivant, que je rapporte à cause de son analogie avec la véritable explication de ce phénomène :