Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 6.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.




AVERTISSEMENT
DE LA SIXIÈME ÉDITION.


__________



L’Auteur s’occupait de la réimpression de cet Ouvrage, lorsqu’il fut enlevé au monde savant ; plusieurs notes de sa main ont pu être recueillies dans cette nouvelle édition, dont il corrigeait encore des épreuves dans les derniers jours de sa maladie : néanmoins ce travail était peu avancé.

M. de Laplace avait plusieurs fois exprimé dans sa société particulière cette pensée, que l’on ne pouvait trop se défendre d’apporter des corrections aux Ouvrages des savants après leur mort ; il disait que c’était en altérer l’origine, souvent au détriment de la pensée première de l’auteur, toujours au préjudice de l’histoire de la Science. On a respecté scrupuleusement cette opinion, en reproduisant dans cette sixième édition du Système du Monde le texte exact et fidèle de la précédente, aux changements près que l’auteur avait pu faire lui-même. Seulement trois Chapitres du Livre IV, qu’il avait jugé à propos de supprimer dans la cinquième édition, se retrouvent dans celle-ci, savoir : le Chapitre XII, De la Stabilité de l’équilibre des mers ; le Chapitre XVII, Réflexions sur la loi de la pesanteur universelle ; et enfin le Chapitre XVIII, De l’attraction moléculaire. Dans l’Avertissement qui précède cette dernière édition, M. de Laplace annonçait l’intention de réunir ces principaux résultats de l’application de l’Analyse aux phénomènes dus à l’action moléculaire différente de l’attraction universelle, qui venaient de recevoir une grande extension, pour en faire le sujet d’un Traité spécial, à la suite de l’Exposition du Système du Monde. Le temps ne lui ayant pas permis de réaliser ce projet, il était naturel de rétablir dans la nouvelle édition ces Chapitres, tels qu’ils étaient dans la quatrième ; c’est ainsi qu’ils forment de nouveau les Chapitres XII, XVII et XVIII du Livre IV. On a pensé que ce n’était en aucune façon déroger au principe émis par l’auteur lui-même, dont il est question