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CHAPITRE IV.
DES LOIS DU MOUVEMENT DES PLANÈTES AUTOUR DU SOLEIL, ET DE LA FIGURE
DE LEURS ORBITES.
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Rien ne serait plus facile que de calculer, d’après les données précédentes, la position des planètes pour un instant quelconque, si leurs mouvements autour du Soleil étaient circulaires et uniformes ; mais ils sont assujettis à des inégalités très sensibles, dont les lois sont un des plus importants objets de l’Astronomie et le seul fil qui puisse nous conduire au principe général des mouvements célestes. Pour reconnaître ces lois dans les apparences que nous offrent les planètes, il faut dépouiller leurs mouvements des effets du mouvement de la Terre, et rapporter au Soleil leur position observée des divers points de l’orbe terrestre ; il est donc nécessaire avant tout de déterminer les dimensions de cet orbe et la loi du mouvement de la Terre.

On a vu, dans le Chapitre II du Livre Ier que l’orbe apparent du Soleil est une ellipse, dont le centre de la Terre occupe un des foyers ; mais le Soleil étant réellement immobile, il faut le mettre au foyer de l’ellipse et placer la Terre sur sa circonférence ; le mouvement du Soleil sera le même et, pour avoir la position de la Terre vue du centre du Soleil, il suffira d’augmenter de deux angles droits la position de cet astre.

On a vu encore que le Soleil paraît se mouvoir dans son orbe, de manière que le rayon vecteur qui joint son centre à celui de la Terre trace autour d’elle des aires proportionnelles aux temps ; mais, dans la réalité, ces aires sont tracées autour du Soleil. En général, tout ce que