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Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 6.djvu/23

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LIVRE I. — CHAPITRE II.


suite avant son lever ; cet astre s’avance donc vers elles, d’occident en orient. C’est ainsi que l’on a suivi longtemps son mouvement propre, qui maintenant peut être déterminé avec une grande précision, en observant chaque jour la hauteur méridienne du Soleil et le temps qui s’écoule entre son passage et ceux des étoiles au méridien. Ces observations donnent les mouvements propres du Soleil dans le sens du méridien et dans le sens des parallèles, et la résultante de ces mouvements est le vrai mouvement de cet astre autour de la Terre. On a trouvé de cette manière que le Soleil se meut dans un orbe que l’on nomme écliptique, et qui, au commencement de 1801, était incliné de 26°,07315 à l’équateur.

C’est à l’inclinaison de l’écliptique sur l’équateur qu’est due la différence des saisons. Lorsque le Soleil atteint par son mouvement annuel l’équateur, il le décrit à fort peu près en vertu de son mouvement diurne, et ce grand cercle étant partagé en deux également par tous les horizons, le jour est alors égal à la nuit sur toute la Terre. On a nommé, par cette raison, équinoxes les points d’intersection de l’équateur avec l’écliptique. À mesure que le Soleil, en partant de l’équinoxe du printemps, s’avance dans son orbe, ses hauteurs méridiennes sur notre horizon croissent de plus en plus ; l’arc visible des parallèles qu’il décrit chaque jour augmente sans cesse, et fait croître la durée des jours, jusqu’à ce que le Soleil parvienne à sa plus grande hauteur. À cette époque, le jour est le plus long de l’année, et comme vers le maximum les variations de la hauteur méridienne du Soleil sont insensibles, le Soleil, à ne considérer que cette hauteur dont dépend la durée du jour, paraît stationnaire ; ce qui a fait nommer solstice d’été ce point du maximum. Le parallèle que le Soleil décrit alors est le tropique d’été. Cet astre redescend ensuite vers l’équateur, qu’il traverse de nouveau dans l’équinoxe d’automne, et de là il parvient à son minimum de hauteur ou au solstice d’hiver. Le parallèle décrit alors par le Soleil est le tropique d’hiver, et le jour qui lui répond est le plus court de l’année. Parvenu à ce terme, le Soleil remonte vers l’équateur et revient, à l’équinoxe du printemps, recommencer la même carrière.