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Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 6.djvu/28

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EXPOSITION DU SYSTÈME DU MONDE.


quent une diminution fort lente et à peine sensible dans l’intervalle d’un siècle.

Pour avoir une juste idée du mouvement elliptique du Soleil, concevons un point mû uniformément sur une circonférence dont le centre soit celui de la Terre, et dont le rayon soit égal à la distance périgée du Soleil ; supposons, de plus, que ce point et le Soleil partent ensemble du périgée et que le mouvement angulaire du point soit égal au moyen mouvement angulaire du Soleil. Tandis que le rayon vecteur du point tourne uniformément autour de la Terre, le rayon vecteur du Soleil se meut d’une manière inégale, en formant toujours, avec la distance périgée et les arcs d’ellipse, des secteurs proportionnels aux temps. Il devance d’abord le rayon vecteur du point, et fait avec lui un angle qui, après avoir augmenté jusqu’à une certaine limite, diminue et redevient nul quand le Soleil est à son apogée. Alors, les deux rayons vecteurs coïncident avec le grand axe. Dans la seconde moitié de l’ellipse, le rayon vecteur du point devance à son tour celui du Soleil, et forme avec lui des angles qui sont exactement les mêmes que dans la première moitié, à la même distance angulaire du périgée, où il revient coïncider avec le rayon vecteur du Soleil et le grand axe de l’ellipse. L’angle dont le rayon vecteur du Soleil devance celui du point est ce que l’on nomme équation du centre. Son maximum était de 2°,13807 au commencement du siècle actuel, c’est-à-dire au minuit commençant le premier janvier 1801. Il diminue de 53″ environ par siècle. Le mouvement angulaire du point autour de la Terre se conclut de la durée de la révolution du Soleil dans son orbite. En ajoutant à ce mouvement l’équation du centre, on a le mouvement angulaire du Soleil. La recherche de cette équation est un problème intéressant d’analyse, qui ne peut être résolu que par approximation ; mais le peu d’excentricité de l’orbe solaire conduit à des séries très convergentes, qu’il est facile de réduire en Tables.

Le grand axe de l’ellipse solaire n’est pas fixe dans le ciel ; il a, relativement aux étoiles, un mouvement annuel d’environ 36″ et dirigé dans le même sens que celui du Soleil.