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Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 6.djvu/280

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l’Analyse. Il est curieux de voir sortir ainsi des formules analytiques ces phénomènes singuliers que l’observation a fait entrevoir, mais qui, résultant de la combinaison de plusieurs inégalités simples, sont trop compliqués pour que les astronomes en aient pu découvrir les lois. L’excentricité de l’orbe du quatrième satellite est beaucoup plus grande que celle des autres orbes ; son périjove a un mouvement annuel direct de 7959″ : c’est la cinquième donnée dont j’ai fait usage pour déterminer les masses.

Chaque orbe participe un peu du mouvement des autres. Les plans fixes auxquels nous les avons rapportés ne le sont pas rigoureusement ; ils se meuvent très lentement avec l’équateur et l’orbite de Jupiter, en passant toujours par l’intersection mutuelle de ces derniers plans, et en conservant sur l’équateur de Jupiter des inclinaisons qui, quoique variables, sont entre elles et avec l’inclinaison de l’orbite de la planète sur son équateur dans un rapport constant.

Tels sont les principaux résultats de la théorie des satellites de Jupiter, comparée aux observations nombreuses de leurs éclipses. Les observations de l’entrée et de la sortie de leurs ombres sur le disque de Jupiter répandraient beaucoup de lumière sur plusieurs éléments de cette théorie. Ce genre d’observations, jusqu’ici trop négligé par les astronomes, me paraît devoir fixer leur attention ; car il semble que les contacts intérieurs des ombres doivent déterminer l’instant de la conjonction avec plus d’exactitude encore que les éclipses. La théorie des satellites est maintenant assez avancée pour que ce qui lui manque ne puisse être déterminé que par des observations très précises ; il devient donc nécessaire d’essayer de nouveaux moyens d’observation, ou du moins de s’assurer que ceux dont on fait usage méritent la préférence.


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