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CHAPITRE XVI.
DES MOUVEMENTS PROPRES DES ÉTOILES.
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Après avoir considéré les mouvements des corps du système solaire, il nous reste à examiner ceux des étoiles, qui toutes, en vertu de la pesanteur universelle, doivent graviter les unes vers les autres et décrire des orbes immenses. Déjà les observations ont fait reconnaître ces grands mouvements qui probablement sont en partie des apparences dues au mouvement de translation du système solaire, mouvement que, d’après les lois de l’Optique, nous transportons en sens contraire aux étoiles. Lorsque l’on en considère un grand nombre, leurs mouvements réels ayant lieu dans tous les sens, ils doivent disparaître dans l’expression du mouvement du Soleil, conclu de l’ensemble de leurs mouvements propres observés. C’est ainsi que l’on a reconnu que le système du Soleil et de tout ce qui l’environne est emporté vers la constellation d’Hercule, avec une vitesse au moins égale à celle de la Terre dans son orbite. Mais des observations très précises et très multipliées, faites à un ou deux siècles d’intervalle, détermineront exactement ce point important et délicat du système du monde.

Outre ce grand mouvement du Soleil et des étoiles, on en observe de particuliers dans plusieurs étoiles doubles : on nomme ainsi deux étoiles extrêmement rapprochées, qui paraissent n’en former qu’une dans les lunettes dont le grossissement est peu considérable. Leur proximité apparente peut tenir à ce qu’elles sont à fort peu près sur le même rayon visuel. Mais une disposition semblable est déjà un indice de leur proximité réelle ; et si, de plus, elles ont des mouvements