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Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 6.djvu/357

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CHAPITRE XVII.
RÉFLEXIONS SUR LA LOI DE LA PESANTEUR UNIVERSELLE.
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En considérant l’ensemble des phénomènes du système solaire, on peut les ranger dans les trois classes suivantes : la première embrasse les mouvements des centres de gravité des corps célestes autour des foyers des forces principales qui les animent ; la seconde comprend tout ce qui concerne la figure et les oscillations des fluides qui les recouvrent ; enfin les mouvements de ces corps autour de leurs centres de gravité sont l’objet de la troisième. C’est dans cet ordre que nous avons expliqué ces divers phénomènes, et l’on a vu qu’ils sont une suite nécessaire du principe de la pesanteur universelle. Ce principe a fait connaître un grand nombre d’inégalités qu’il eût été presque impossible de démêler dans les observations ; il a fourni le moyen d’assujettir les mouvements célestes à des règles sûres et précises ; les Tables astronomiques, uniquement fondées sur la loi de la pesanteur, n’empruntent maintenant des observations que les éléments arbitraires qui ne peuvent pas être autrement connus, et l’on ne doit espérer de les perfectionner encore qu’en portant plus loin à la fois la précision des observations et celle de la théorie.

Le mouvement de la Terre, qui, par la simplicité avec laquelle il explique les phénomènes célestes, avait entraîné les suffrages des astronomes, a reçu du principe de la pesanteur une confirmation nouvelle, qui l’a porté au plus haut degré d’évidence dont les sciences physiques soient susceptibles. On peut accroître la probabilité d’une théorie soit en diminuant le nombre des hypothèses sur lesquelles on