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EXPOSITION DU SYSTÈME DU MONDE.



CHAPITRE IX.
D’URANUS ET DE SES SATELLITES.
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La planète Uranus avait échappé par sa petitesse aux anciens observateurs. Flamsteed, à la fin de l’avant-dernier siècle, Mayer et Le Monnier, dans le dernier, l’avaient déjà observée comme une petite étoile ; mais ce n’est qu’en 1781 qu’Herschel a reconnu son mouvement, et bientôt après, en suivant cet astre avec soin, on s’est assuré qu’il est une vraie planète. Comme Mars, Jupiter et Saturne, Uranus se meut d’occident en orient autour de la Terre. La durée de sa révolution sidérale est d’environ 30 689 jours ; son mouvement, qui a lieu à fort peu près dans le plan de l’écliptique, commence à être rétrograde lorsque, avant l’opposition, la planète est à 115° de distance du Soleil ; il finit de l’être quand, après l’opposition, la planète, en se rapprochant du Soleil, n’en est plus éloignée que de 115°. La durée de sa rétrogradation est à peu près de 151 jours, et l’arc de rétrogradation est de 4°.

Si l’on juge de la distance d’Uranus par la lenteur de son mouvement, il doit être aux confins du système planétaire. Son diamètre apparent est très petit et s’élève à peine à 12″. Suivant Herschel, six satellites se meuvent autour de cette planète, dans des orbes presque circulaires et perpendiculaires à peu près au plan de l’écliptique. Il faut, pour les apercevoir, de très forts télescopes ; deux seuls d’entre eux, le second et le quatrième, ont été reconnus par d’autres observateurs. Les observations qu’Herschel a publiées sur les quatre autres sont trop peu nombreuses pour déterminer les éléments de leurs orbes et même pour assurer incontestablement leur existence.


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