Je me propose de traiter dans ce Mémoire deux points importants de l’analyse des hasards qui ne paraissent point avoir encore été suffisamment'approfondis : le premier a pour objet la manière de calculer la probabilité des événements composés d’événements simples dont on ignore les possibilités respectives ; l’objet du second est l’influence des événements passés sur la probabilité des événements futurs, et la loi suivant laquelle, en se développant, ils nous font connaître les causes qui les ont produits. Ces deux objets, qui ont beaucoup d’analogie entre eux, tiennent à une métaphysique très délicate, et la solution des problèmes qui leur sont relatifs exige des artifices nouveaux d’analyse ; ils forment une nouvelle branche de la théorie des probabilités, dont l’usage est indispensable lorsqu’on veut appliquer cette théorie à la vie civile. Je donne, relativement au premier, une méthode générale pour déterminer la probabilité d’un événement quelconque, lorsqu’on ne connaît que la loi de possibilité des événements simples, et, dans le cas où cette loi est inconnue, je détermine celle dont on doit faire usage. La considération du second objet me conduit à parler des naissances : comme cette matière est une des plus intéressantes auxquelles on puisse appliquer le Calcul des probabilités, je fais en sorte de la traiter avec tout le soin dû à son impor-
- ↑ Remis le 19 juillet 1780.