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essai philosophique

et ce n’est que par leur mouvement, ou par la connaissance de toutes les nébuleuses renfermées dans la partie du ciel où ils se montrent, qu’on parvient à les en distinguer. Cette supposition explique d’une manière heureuse la grande extension que prennent les têtes et les queues des comètes à mesure qu’elles approchent du Soleil, et l’extrême rareté de ces queues qui, malgré leur immense profondeur, n’affaiblissent point sensiblement l’éclat des étoiles que l’on voit à travers.

Lorsque de petites nébuleuses parviennent dans la partie de l’espace où l’attraction du Soleil est prédominante, et que nous nommerons sphère d’activité de cet astre, il les force à décrire des orbes elliptiques ou hyperboliques. Mais leur vitesse étant également possible suivant toutes les directions, elles doivent se mouvoir indifféremment dans tous les sens et sous toutes les inclinaisons à l’écliptique ; ce qui est conforme à ce que l’on observe.

La grande excentricité des orbes cométaires résulte encore de l’hypothèse précédente. En effet, si ces orbes sont elliptiques, ils sont très allongés, puisque leurs grands axes sont au moins égaux au rayon de la sphère d’activité du Soleil. Mais ces orbes peuvent être hyperboliques ; et si les