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sur les probabilités.

lors l’accord des témoins, lorsqu’ils trompent, devient plus difficile, à moins qu’ils ne s’entendent, ce que nous ne supposons pas ici.

Dans le cas précédent où l’urne ne renfermant que deux numéros, la probabilité à priori du fait attesté est , la probabilité résultante des témoignages est le produit des véracités des témoins, divisé par ce produit ajouté à celui des probabilités respectives de leur mensonge.

Il nous reste à considérer l’influence du temps sur la probabilité des faits transmis par une chaîne traditionnelle de témoins. Il est clair que cette probabilité doit diminuer à mesure que la chaîne se prolonge. Si le fait n’a aucune probabilité par lui-même, tel que la sortie d’un numéro d’une urne qui en renferme une infinité, celle qu’il acquiert par les témoignages décroît suivant le produit continu de la véracité des témoins. Si le fait a par lui-même une probabilité ; si, par exemple, ce fait est la sortie du no 2 d’une urne qui en renferme un nombre fini, et dont il est certain qu’on a extrait un seul numéro ; ce que la chaîne traditionnelle ajoute à cette probabilité décroît suivant un produit continu, dont le premier facteur est le rapport du nombre des numéros de l’urne moins un à ce même nombre, et dont chaque autre facteur est la véracité de chaque témoin, diminuée du