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sur les probabilités.

« qu’il avait trouvé fausseté dans les nombres par cette raison. Si l’on entreprend de faire six avec un dé, il y a de l’avantage à l’entreprendre en quatre coups, comme de 671 à 625. Si l’on entreprend de faire sonnez avec deux dés, il y a désavantage à l’entreprendre en 24 coups. Néanmoins 24 est à 36, nombre de faces de deux dés, comme 4 est à 6, nombre des faces d’un dé. Voilà, écrivait Pascal à Fermat, quel était son grand scandale qui lui faisait dire hautement, que les propositions n’étaient pas constantes et que l’Arithmétique se démentait… Il a très bon esprit, mais il n’est pas géomètre : c’est, comme vous savez, un grand défaut. » Le chevalier de Méré, trompé par une fausse analogie, pensait que dans le cas de l’égalité des paris, le nombre des coups doit croître proportionnellement au nombre de toutes les chances possibles, ce qui n’est pas exact, mais ce qui approche d’autant plus de l’être, que ce nombre est plus grand.

On a essayé d’expliquer la supériorité des naissances des garçons sur les naissances des filles, par le désir général des pères, d’avoir un fils qui perpétue leur nom. Ainsi, en imaginant une urne remplie d’une infinité de boules blanches et de boules noires, en nombre égal, et supposant