globes lumineux d’un même diamètre, ils lui paraîtront d’inégale grandeur. Leurs images intérieures seront proportionnelles aux images correspondantes, peintes sur la rétine. Mais si l’obscurité venant à cesser, il aperçoit en même temps que les globes, tout l’espace intermédiaire, cette vue agrandit l’image intérieure du globe le plus éloigné et la rend presque égale à celle de l’autre globe. C’est ainsi qu’un homme, vu aux distances de deux et de quatre mètres, nous paraît de la même grandeur : son image intérieure ne varie point, quoique l’une des images peintes sur la rétine soit double de l’autre. C’est encore par l’impression des objets intermédiaires que la lune à l’horizon nous semble plus grande qu’au zénith. On aperçoit au-dessus d’une branche voisine de l’œil, un objet que l’on rapporte au loin et qui paraît fort grand. On vient ensuite à reconnaître le lien qui l’unit à la branche : sur-le-champ, la perception de ce lien change l’image intérieure et la réduit à une dimension beaucoup moindre. Toutes ces choses ne sont point de simples jugemens, comme quelques métaphysiciens l’ont pensé : elles sont des effets physiologiques dépendans des dispositions que le sensorium a contractées par la comparaison habituelle des impressions d’un même objet sur les organes de plu-