CHAPITRE II.
Tous les astres participent au mouvement diurne de la sphère
céleste ; mais plusieurs ont des mouvemens propres qu’il est
intéressant
de suivre, parce qu’ils peuvent seuls, nous conduire à la
connoissance du système du monde. De même que pour mesurer
l’éloignement d’un objet, on l’observe de deux positions
différentes ;
ainsi, pour découvrir les loix de la nature, il faut la
considérer
sous divers points de vue, et observer le développement de ces
loix, dans les changemens du spectacle qu’elle nous présente.
Sur la
terre, nous faisons varier les phénomènes, par des expériences ;
dans le ciel, nous déterminons avec soin, tous ceux que nous
offrent
les mouvemens célestes. En interrogeant ainsi la nature, et
soumettant ses réponses à l’analyse ; nous pouvons, par une
suite
d’inductions bien ménagées, nous élever aux causes des
phénomènes,
c’est-à-dire, les ramener à des loix générales dont tous les
phénomènes particuliers dérivent. C’est à découvrir ces loix, et
à les réduire au plus petit nombre possible, que doivent tendre
nos efforts ; car les causes premières et la nature intime des
êtres,
nous seront éternellement inconnues.
De tous les astres qui nous paroissent avoir des mouvemens particuliers, le plus remarquable est le soleil. Son mouvement propre, dirigé en sens contraire du mouvement diurne, ou d’occident en orient, se reconnoît facilement par le spectacle du ciel pendant les nuits, spectacle qui change et se renouvelle avec les saisons. Les étoiles situées sur la route du soleil, et qui se couchent un peu après lui, se perdent bientôt dans sa lumière, et reparoissent ensuite avant son lever ; le soleil s’avance donc vers elles, en sens contraire de son mouvement diurne. C’est ainsi que l’on a suivi long-temps son