Page:Laplace - Exposition du système du monde, 2e ed, 1798.djvu/186

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constater l’existence. On verra que cette grande loi de la nature représente tous les phénomènes célestes, jusque dans leurs plus petits détails ; qu’il n’y a pas une seule de leurs inégalités, qui n’en découle avec une précision admirable ; et qu’elle a donné la cause de plusieurs mouvemens singuliers, entrevus par les astronomes, mais qui, trop compliqués ou trop lents, n’auroient pu être déterminés par l’observation, qu’après un grand nombre de siècles. Ainsi, loin d’avoir à craindre que de nouveaux phénomènes viennent à la détruire ; on peut être assuré d’avance, qu’ils ne feront que la confirmer de plus en plus, et l’on doit la regarder comme une source de découvertes aussi certaines, que si elles étoient immédiatement observées. La plus profonde géométrie a été indispensable pour en établir les diverses théories : je les ai rassemblées dans mon traité de mécanique céleste : je me bornerai ici, à présenter les principaux résultats de cet ouvrage, en indiquant la route que les géomètres ont suivie pour y parvenir, et en essayant d’en faire sentir les raisons, autant que cela se peut sans le secours de l’analyse.