CHAPITRE II.
De l’Astronomie depuis la fondation de l’école d’Alexandrie, jusqu’aux Arabes.
Jusqu’ici, l’astronomie pratique des différens peuples, ne nous
a présenté que des observations grossières, relatives aux
phénomènes
des saisons et des éclipses, objets de leurs besoins ou de leurs
frayeurs. Quelques périodes fondées sur de très-longs intervalles
de temps, et d’heureuses conjectures sur la constitution de l’univers,
mêlées à beaucoup d’erreurs, formoient toute leur astronomie
théorique. Nous voyons pour la première fois, dans l’école
d’Alexandrie, un systême combiné d’observations faites avec des
instrumens propres à mesurer les angles, et calculées par les
méthodes trigonométriques. L’astronomie prit alors, une forme
nouvelle que les siècles suivans n’ont fait que perfectionner.
La
position des étoiles fut déterminée : on suivit avec soin, les
planètes :
les inégalités du soleil et de la lune furent mieux connues :
enfin,
l’école d’Alexandrie donna naissance au premier systême
astronomique
qui ait embrassé l’ensemble des mouvemens célestes ; systême,
à la vérité, bien inférieur à celui de l’école de Pythagore ;
mais qui
fondé sur la comparaison des observations, offroit dans cette
comparaison
même, le moyen de le détruire, et de s’élever au vrai
systême de la nature.
Après la mort d’Alexandre, ses principaux capitaines se divisèrent son empire, et Ptolémée Soter eut l’Égypte en partage. Son amour pour les sciences, et ses bienfaits attirèrent à Alexandrie capitale de ses états, un grand nombre de savans de la Grèce. Héritier de son trône et de ses goûts, son fils Ptolémée Philadelphe les y fixa par une protection particulière. Un vaste édifice dans lequel ils étoient logés, renfermoit un observatoire, et cette bibliothèque